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Motos Anciennes

Faire le Tour de Provence avec un 175 Terrot Café Racer

Quand on fréquente des Fadas, il faut faire avec ...

Voilà ti pas que, Michel Jean, le Toulousain de Salon de Provence, (Michel, c’est lui, ci-dessous) s’est mis dans la tête de faire le Tour de Provence avec mon petit café racer 175 Terrot AS de 1959. Le Tour de Provence est limité à 1945, mais il est ouvert aux 125cc et 175cc d’après 1945. Donc il pouvait le faire et … il voulait le faire ! Ce Café Racer, c’est Robert Bouchet qui l’a construit. Il s’est fait plaisir et Jacques Parodi a fait toutes les soudures alu des deux réservoirs. L’ensemble a de la gueule.

Le moteur a été revu, pompe huile double débit construite par Joseph Fabricelli, embrayage spécial, réservoir et radiateur d’huile façon  Nougier. Mais Robert n’a jamais fait marcher le moteur et bien évidemment, jamais roulé.
A son décès, j’ai acheté cette moto, plus pour le souvenir que pour rouler, âge et embonpoint ne me permettant plus de faire le bèu (beau) avec un telle chichinette.

État des lieux fait : les amortisseurs sont archis morts, pour ne pas dire inexistants, le moteur vibre et la moto saute comme un cabri, pas de  kick, démarrage à la poussette , pas de rétro, pas de phare avant ni arrière, la selle, une planche de bois rembourrée avec 1 cm de buldo, le tout recouvert d’un bourras (tissus en jute), le peneu (pneu) arrière à une  belle boufigue (hernie) et j’en passe …
Pour résumer le tout, la selle te casse le Tafanàri (cul), le guidon te casse les bras et les vibrations du réservoir t’estrasse les alibofis (te déchire les testicules).

Pour avoir reconnu le circuit du Tour de Provence, ça m’agrade un péssu (ça m’inquiète un peu), 1100 km, la première étape faisant pas moins de 270 km avec le col du Rousset pour final, mais je n’ai pas le choix, faut que je me boulègue (bouge) le tafanari, On est déjà le 8 août, le départ est le mercredi 21 et Michel n’arrivera que l'avant-veille, le 19.

Virer le volant magnétique électronique qui est beaucoup trop léger par rapport au volant d’origine, le moteur prenant des tours trop vite et vibrant, il faut donc l’alourdir, mais comment ?

On est le 13 août, j’ai fait ce que j’ai pu, durci les amortos, monté un éclairage avant et arrière, alourdi le volant magnétique, de ce coté ça devrait aller, la bélugue (l'étincelle) est belle, il faut bien coutiguéger (titiller)  et, à la poussette, elle démarre sur 3 m, mais elle branlège (vibre) toujours. Première prise en main, le 19 août, deux jours avant le départ.

21 août, enfin le jour du départ, le passage sur le podium du départ, considéré comme le 1er col du Tour de Provence.

Premières petites pannes, des bricoles.

Départ du pique-nique de Sisteron, de gauche à droite, Didier, Michel et Olivier et photo de famille.

Sur la route de la dernière étape, à Die, soudain un grand bruit, c’est la grosse panne. L’aventure se termine là, sur la remorque du véhicule balai. Michel et la Terrot auront fait 900 km et c’est très bien.

Texte Jean Gautier  


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